IEF, CPC,CNED inscription réglementée ou libre: même combat!

Je m'adresse ici à Karine dont j'apprécie particulièrement les précisions, les conseils et la réactivité mais je ne peux m'empêcher d'être gênée par le distinguo fait entre l'IEF et les CPC.
Si juridiquement et après dix années d'école à la maison, je fais bien la différence entre ces différentes méthodes, je me pose toujours la même question: est-ce que dans le fond, nous ne faisons pas le "même travail", ni le même choix?

Nous avons pratiqué les CPC (Legendre, Pi, EPC), Le CNED (réglementé et libre). Aujourd'hui, c'est instruction libre pour les plus jeunes et un mix pour la plus âgée (niveau lycée) et pourtant en dix ans, je n'ai pas eu l'impression que tout cela était tellement différent.
Il me semble que nous faisons tous partie de la même famille, que nous défendons la même liberté d'instruire nos enfants.
Des CPC n'empêchent pas une certaine liberté dans la manière de dispenser le savoir, de même que nous connaissons des familles pratiquant ce que vous applez l'IEF en suivant scrupuleusement les programmes officiels et les méthodes pratiquées à l'école... Aujourd'hui et alors que nos enfants n'ont plus de devoirs à envoyer à la correction, je ne vois aucune différence et je ne considère pas les CPC commes des 1/2IEF...
Pourquoi ne pas trouver un terme au delà de l'aspect juridique qui regrouperait une fois pour toutes toutes ces familles qui finalement suivent le même but. D'autant que depuis les nouvelles lois qui fondent sur nous chaque année un peu plus, les CPC ne profitent plus de l'immunité qui seule les distinguer de l'IEF.
IEF et CPC, aujourd'hui même combat puisque mêmes contraintes. Il y a bien le terme d'"école à la maison" mais on l'assimile souvent à l'IEF...
Alors?

ValérieJ (Maman de Annej.)

Si je distingue IEF et CPC, c'est uniquement parce que ces modes d'instruction ne sont pas identiques d'un point de vue légal, et il me semble important de rappeler qu'une famille CPC n'a pas à faire les mêmes démarches que les familles IEF, qu'elle n'est théoriquement pas concernée par les mêmes contrôles (malgré le glissement qui est fait depuis 2 ans maintenant), qu'elle a droit à une allocation à laquelle n'a pas droit la famille IEF. D'un point de vue administratif, IEF et CPC ne relèvent pas de la même réalité, et il est très fréquent que la confusion soit faite, si je m'en fie aux demandes d'informations que nous recevons régulièrement par téléphone et e-mail, et c'est la raison pour laquelle je répète inlassablement que ces deux termes ne recouvrent pas la même chose.
Après... Il arrive que les familles qui ont fait le choix de recourir à un CPC se sentent plus ceci ou moins cela, mais cela n'a rien à voir avec moi Et oui, c'est vrai, il y a des familles IEF qui sont plus strictes et imposent plus de contraintes que des familles CPC, et des familles CPC qui sont beaucoup plus cools que des familles IEF, des familles CPC qui s'autorisent une plus grande liberté d'enseignement que certaines familles IEF, etc. Mais de façon générale, la famille CPC suit un programme qu'elle a acheté et reçoit les corrections et un soutien pédagogique (et administratif lorsque le CPC accepte d'intervenir auprès des administrations), alors que la famille IEF élabore son programme avec les supports qu'elle souhaitent et ne reçoit pas de soutien pédagogique ni administratif de la part d'un organisme.
Quant à inventer un nouveau terme... Il me semble que le terme nonsco regroupe déjà les familles qui ne scolarisent pas en présentiel, non ?

D'accord sur le fond et votre analyse toujours pertinente.
Mais si je dis à des non-initiés que nous avons choisi la "nonsco", c'est à peu près la même chose que lorsque si je vous dis que notre fils est atteint d'un "TED"(?). Vous voyez, ça n'est pas très clair quand même!
Une autre proposition?

Merci de votre réponse
ValérieJ (maman de Annej.)

PS: TED: trouble envahissant du développement (autisme)

Soit on reste très vague en disant "nos enfants ne vont pas à l'école" (ou "on fait l'école à la maison", expression que personnellement je n'aime pas -mais que d'autres peuvent aimer- car elle évoque une instruction scolaire et une maman maîtresse qui est généralement réductrice et éloignée de la réalité), soit on développe et là il faut plus qu'une expression passe-partout Il est très difficile de nommer et expliquer en un ou deux mots un mode d'instruction et de vie qui a autant de facettes qu'il y a de familles concernées.
Je ne crois pas que pour un non-initié "école à la maison" soit synonyme de IEF, car une des réponses fréquentes est "Ah, vos enfants suivent des cours par correspondance !"

Ok tout cela est juste.
Mais c'est peut-être toute cette confusion autours de tous ces termes employés qui fait naître trop souvent une certaine méfiance vis-à-vis des familles qui descolarisent leurs enfants... C'est dommage!

ValérieJ (maman de AnneJ)

Non, la méfiance vient d'une part de la peur de ce qui est différent et méconnu, et d'autre part de la manière dont la loi de 1998 a été introduite et votée. Son but était clairement de sortir les enfants des griffes des mouvements sectaires, donc les familles nonsco étaient suspectes a priori. La circulaire n° 99-070 a également été rédigéd dans ce sens, en insistant sur la nécessité de protéger les enfants de leurs "mauvais" parents. Les discours qui ont été tenus au Parlement à l'époque étaient très négatifs et ont imprégné les esprits. Les services de l'Etat qui surveillent les mouvements sectaires ont pour mission de surveiller les familles nonsco, alors qu'il n'y a aucun lien entre le mode d'instruction et l'appartenance à ces mouvements, mais, pour l'opinion publique, cela entretient l'idée qu'il faut se méfier de ces familles. Les média ont également entretenu cette image négative en publiant des articles soupçonneux, et souvent mal informés. Cela ne fait vraiment que deux ans que la presse porte un regard plus objectif sur la non-scolarisation, même s'il persiste quelques erreurs encore.
D'un autre côté, la publicité faite régulièrement autour de l'école et de ses bienfaits pour les enfants et la nécessité d'y aller conforte également le sentiment que ne pas scolariser signifie nuire à l'épanouissement de ses enfants.

Tout cela est vrai !
Mais je pense avant tout que cette "excuse" des mouvements sectaires montre bien le désarroi des services publics à enrayer ce phénomène (le procès de l'église de scientologie en est un exemple accablant!).
Nous en faisons les frais...
Nous habitons au milieu de nulle part et nous sommes pourtant et régulièrement sollicités par certaines personnes dont les propos relèvent de la prose sectaire.
Les contrôles des IA se multiplient pour les familles nonsco mais il semble bien que l'Etat se trompe de cible...

ValérieJ (maman de Annej.)

Karine a écrit:

il me semble important de rappeler qu'une famille CPC n'a pas à faire les mêmes démarches que les familles IEF, qu'elle n'est théoriquement pas concernée par les mêmes contrôles (malgré le glissement qui est fait depuis 2 ans maintenant), qu'elle a droit à une allocation à laquelle n'a pas droit la famille IEF.

Ah bon? A une allocation? Laquelle? Merci

L'Allocation de Rentrée Scolaire, qui est attribuée à toute famille (sous condition de ressources) dont l'enfant est instruit par un établissement d'enseignement.

D'accord! Merci pour la réponse rapide!

AnneJ a écrit:

Ok tout cela est juste.
Mais c'est peut-être toute cette confusion autours de tous ces termes employés qui fait naître trop souvent une certaine méfiance vis-à-vis des familles qui descolarisent leurs enfants... C'est dommage!

ValérieJ (maman de AnneJ)

Bien vrais

Bonjour,

De toutes manières, quelque soit le choix que nous ayons effectué IEF ou CPC, peu de gens comprennent. je dirais que la tolérance est de zéro.

Evoquant mon cas personnel, même la famille (oncles, tantes, cousins, cousines.........) ne comprend pas et nous prennent pour des zèbres. Et le seul discours qu'ils tiennent se résume à ceci : l'école, c'est l'école de la vie - comment le socialises - tu ? il est seul - tu le mets en marge de la société........... et je vous en passe des vertes et des pas mûres.

je les écoute et me dis, dans la même intolérance qu'eux, qu'ils ont bien été dressés par notre système éducatif - ce sont de bons petits moutons de panurge qui ne peuvent vivre sans structure - la société peut être fière d'eux : elles les a bien dressé.

Mais je leur fais souvent constaté que l'école de la vie n'a pas pour autand fait de leur enfant de super bacheliers et encore moins des ingénieurs... ce qui énerve beaucoup. Sachant que la plupart de mes neuveux et nièces ont des licences sans emploi et même certains sont sans diplome. Alors où est le système éducatif qu'ils claironnent haut et fort ???? Je constate que mon enfant est serein et c'est le plus important. Et si les gens ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre, cela m'est égal.

il faut aussi assumer nos choix et je ne laisserai jamais tombé mon fils face à ce système et encore moins aux mains des IA. ils doivent composer avec moi et ma philosophie du moment que mon enfant est instruit comme le prévoit la loi et ses droits à l'enfant.

Pour le reste, ca me passe au dessus !

Cela dépend...
Au début de l'instruction en famille, j'ai entendu un certain nombre de commentaires négatifs par mon entourage. Aujourd'hui, je sais que certains n'apprécient toujours pas, mais ils se sont faits une raison et nous n'en parlons pas.
Par contre, j'entends souvent des réactions positives hors entourage.

Bonjour

Les réactions les plus virulentes chez nous, ce sont les membres de ma famille qui sont des agents EN (ancien enseignant et proviseur). j'en ai entendu des vertes et des pas mûrs jusqu'à être traitée comme une mère de merde.

Aujourd'hui, les gens qui entourent mon fils (kiné, psychomotricien) trouvent que mon fils est bien dans ses baskettes, bien das sa tête. Beaucoup mieux, beaucoup plus posé. Beaucoup plus ouvert. Beaucoup plus présent.

Et, lui-même, quand je lui dis : "bon, on retourne à l'école". Il rentre dans une colère noire et me fait bien savoir qu'il ne veut surtout pas y retourner.

Donc voilà.

Cela m'a coûté de me fâcher à vie avec ma soeur. Mais, mon fils d'abord.

Flo

Francine a écrit:

Bonjour,

De toutes manières, quelque soit le choix que nous ayons effectué IEF ou CPC, peu de gens comprennent. je dirais que la tolérance est de zéro.

Evoquant mon cas personnel, même la famille (oncles, tantes, cousins, cousines.........) ne comprend pas et nous prennent pour des zèbres. Et le seul discours qu'ils tiennent se résume à ceci : l'école, c'est l'école de la vie - comment le socialises - tu ? il est seul - tu le mets en marge de la société........... et je vous en passe des vertes et des pas mûres.

je les écoute et me dis, dans la même intolérance qu'eux, qu'ils ont bien été dressés par notre système éducatif - ce sont de bons petits moutons de panurge qui ne peuvent vivre sans structure - la société peut être fière d'eux : elles les a bien dressé.

Mais je leur fais souvent constaté que l'école de la vie n'a pas pour autand fait de leur enfant de super bacheliers et encore moins des ingénieurs... ce qui énerve beaucoup. Sachant que la plupart de mes neuveux et nièces ont des licences sans emploi et même certains sont sans diplome. Alors où est le système éducatif qu'ils claironnent haut et fort ???? Je constate que mon enfant est serein et c'est le plus important. Et si les gens ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre, cela m'est égal.

il faut aussi assumer nos choix et je ne laisserai jamais tombé mon fils face à ce système et encore moins aux mains des IA. ils doivent composer avec moi et ma philosophie du moment que mon enfant est instruit comme le prévoit la loi et ses droits à l'enfant.

Pour le reste, ca me passe au dessus !

bonsoir,
malheureusement, nous ne sommes pas compris par les gens qui nous entourent c'est vrai !