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| contrôle fait | |
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+12AnneJ Lolarose Zaou mesokee c2s laetitiaA sirane Tepi nassima ally stephanie72 chris26 16 participants | |
Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: contrôle fait Lun 9 Juil - 0:17 | |
| Bonjour, - laetitiaA a écrit:
- ... certes, l'action de l'association est limitée, nous ne sommes pas en nombre suffisant pour remettre en cause le système, c'est certain : le rapport de force nous est défavorable, nous en sommes bien conscients; d'ailleurs, nous avons pu l'observer quand il est arrivé de faire appel aux familles pour se mobiliser ... c'est de la responsabilité de chacun de voir ce qu'il est prêt à faire ...
Heu, à tout hasard, je signale qu'il y à deux ans j'ai adhéré, et que au bout de cette année d'adhésion je n'ai pas reçu de demande de réabonnement. Comme mon adhésion ne m'avait pas apportée grand chose de mon point de vue, et que si j'intervenais sur le forum, mes positions ne suscitaient pas l'enthousiasme, j'avais laissé tomber, au motif que quand je dérange je m'en vais. Mais si vous ne relancez pas les adhérents, ce serait peut-être une chose à faire ... Cela dit, depuis mon retour sur ce forum ces jours dernier, afin de préparer mes courriers de déclaration, j'ai l'impression que l'ambiance est plus sereine, permettant des discussions plus construites, et si cela se confirme, et que j'intéresse, il ne me dérangerait pas de revenir. Outre le droit, auquel je suis formé et que j'ai beaucoup pratiqué professionnellement comme à titre personnel, je suis formé et expérimenté en psychologie, je peux donc parler du développement de l'enfant, et sans être un spécialiste, je peux également intervenir sur la théorie et la pratique pédagogique. Hélas, personne n'étant parfait, je ne dis aux gens ce qu'ils ont envie d'entendre que si on me paie très cher pour cela, et de ce coté là, c'est incurable. Sinon, remettre en cause le système, rien que ça ! Ce pourrait être un objet de discussion sur un autre fil, mais autant je veux bien critiquer l'E.N. sur ce qu'elle a de critiquable, autant je la crois indispensable encore aujourd'hui, même dans une société développée comme la notre ! En fait, mes principales critiques la concernant découlent d'un manque de moyens qu'il n'est pas réaliste d'espérer voir corriger. |
| | | laetitiaA
Nombre de messages : 193 Date d'inscription : 18/06/2010
| Sujet: Re: contrôle fait Lun 9 Juil - 11:43 | |
| concernant l'adhésion à l'association, nous ne relançons pas en effet, ne nous situant pas dans une démarche commerciale ... pour une question pratique, nous envoyons une carte d'adhérent avec la date de fin de l'adhésion ; il faut différencier ce forum, qui est public, ouvert à tous (adhérent ou pas à Laia ) , et l'association, qui a une liste de discussion réservée aux adhérents ; participer à ce forum par exemple ne permet pas d'être comptabiliser dans les membres de l'asso, donc ne participe pas à représenter nationalement et collectivement le nombre de familles en IEF ...
pour ce qui est de l'ambiance , sur ce forum comme sur toutes les listes de discussion, c'est assez fluctuant et imprévisible, le ton pouvant changer en fonction des intervenants, qui vont et viennent ... | |
| | | Lolarose
Nombre de messages : 56 Date d'inscription : 22/06/2012
| Sujet: Re: contrôle fait Lun 9 Juil - 12:39 | |
| Bonjour LaetitiA, "sur la question des contrôles, je pense qu'on peut dire beaucoup de choses quand on n'y est pas encore confronté, quand notre situation( on pourrait développer ...) fait qu'on a de fortes chances qu'ils se passent bien ; je ne crois pas qu'on puisse tout ramener à la peur, en classant les familles entre celles qui oseraient s'affirmer et les autres qui subiraient ... tout n'est pas blanc ou noir !" Certes, mais ce forum est bien la preuve que s'il y a une question qui pose le plus souvent problème aux parents instructeurs, c'est bien celle des contrôles, et la peur, les inquiétudes que ces derniers génèrent. En arrivant ici, j'ai d'ailleurs noté qu'exceptée une petite poignée d'intervenants "réguliers", il y a de nombreux "passants" qui interviennent essentiellement afin d'être informés, ou encouragés, dans une situation qui les angoisse: celle des contrôles pédagogiques entraînant aussi celui des connaissances (acquis de l'enfant): l'impression pour les parents d'être passés au crible, d'être sur une sellette désagréable (la peur dont je parle, la peur d'être "jugé", évalué, inquiété, remis en cause en tant que parent, pas seulement en tant qu'instructeur). Qu'il n'y ait pas de malentendu, je ne divise pas les parents en catégories, "ceux qui osent" et "ceux qui subissent"... Je pense juste que cette association, par excellence, si elle a une mission, ce n'est pas de "remettre en cause le système", mais bien de permettre à de nombreuses familles d'être épaulées, informées, encouragées, soutenues, éclairées.... et peut-être aussi, puisque le propre de l'individu est de chercher à se "rassembler", à générer "du groupe", de se rencontrer et de veiller à ce que leur choix soit défendu. Plutôt que de remettre en cause l'Education Nationale, défendre plutôt les valeurs et les droits de l'IEF, sa vocation primordiale. En ce qui me concerne, j'ai été ravie de découvrir LAIA, ce forum. "je ne suis pas une idéaliste vivant "au pays des bisounours", si mes enfants n'ont jamais été scolarisés c'est bien parce que je remet en cause le système de l'EN ;" Je te prie de m'excuser, ce propos n'était pas là pour te donner l'impression que je t'assimilais tout bonnement à ce "monde des bisounours". Loin de moi cette idée, et en plusieurs points que tu évoques, je te rejoins, notamment sur la nécessité de poser des actes (plutôt que de palabrer) et sans aucun doute de joindre nos forces à celles des autres. En fait, je pense juste que ta disposition intérieure (ouverture, échange etc) est totalement louable, et la preuve d'un sens aigu du discernement, d'une véritable intelligence de ta part. Mais pour autant, je ne pense pas qu'il soit pertinent de penser que ton interlocuteur EN puisse se détacher du système pour lequel il est dépêché et "mandaté". Ca, à mon sens, c'est une image fausse, et je rejoins Jean-Philippe lorsqu'il évoque les problématiques que ne peut définitivement pas intégrer cet interlocuteur. D'office, ce que tu nommes et considères comme un "échange" ou un dialogue se trouve tout à fait biaisé, et il me semble qu'il s'agit d'en tenir compte, tout simplement. Pour le reste... tu as raison, c'est formidable de pouvoir échanger, partager, confronter nos points de vue. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: contrôle fait Lun 9 Juil - 14:14 | |
| Bonjour, - Lolarose a écrit:
- Certes, mais ce forum est bien la preuve que s'il y a une question qui pose le plus souvent problème aux parents instructeurs, c'est bien celle des contrôles, et la peur, les inquiétudes que ces derniers génèrent. En arrivant ici, j'ai d'ailleurs noté qu'exceptée une petite poignée d'intervenants "réguliers", il y a de nombreux "passants" qui interviennent essentiellement afin d'être informés, ou encouragés, dans une situation qui les angoisse: celle des contrôles pédagogiques entraînant aussi celui des connaissances (acquis de l'enfant): l'impression pour les parents d'être passés au crible, d'être sur une sellette désagréable (la peur dont je parle, la peur d'être "jugé", évalué, inquiété, remis en cause en tant que parent, pas seulement en tant qu'instructeur).
Ce niveau là mérite un peu réflexion, je crois. Est-il "normal" que ce soit au moment du contrôle que surgisse cette angoisse ? J'en doute personnellement. A la base, il y a un choix de l'éducateur, celui de procéder à l'instruction de l'enfant en lieu et place de l'Education Nationale, laquelle y procède le plus souvent, en accord avec les dispositions de la Loi. C'est à ce moment là, selon moi, que l'éducateur doit s'interroger sur sa capacité ou non à assumer principalement l'instruction de son (ses) enfant(s). C'est là que la peur aurait une place légitime. Lorsque arrive l'inspecteur de l'Education Nationale, que vient-il (théoriquement) faire ? Il vient évaluer l'aptitude de l'éducateur à mettre en place un projet pédagogique visant à l'obtention du socle commun par l'enfant, et la bonne mise en oeuvre de ce projet. Normalement, l'éducateur a du faire son choix en connaissance de cause, et s'il a décidé de s'approprier l'instruction, c'est parce qu'il s'en sentait capable. A partir de là, pourquoi devrait-il craindre un contrôle pédagogique ? De deux choses l'une : soit il en est vraiment capable, et dans ce cas, le contrôleur doit le constater, et soit il n'en est pas capable, et si le contrôleur le constate, ne vaut-il pas mieux pour l'enfant de se voir instruit par l'Education Nationale ? Dans cette interprétation des faits, le contrôle est toujours favorable aux intérêts de l'enfant, l'intérêt de l'enfant devant toujours selon moi être prioritaire sur les autres considérations. Et dans cette interprétation des faits, pourquoi l'éducateur craindrait-il le contrôle ? Bien sûr, cette interprétation est simpliste, et la réalité plus compliquée, avec en particulier le cas des enfants qui éprouvent des difficultés spécifiques d'apprentissage, et qui bénéficieront presque toujours d'une pédagogie adaptée à la maison plutôt que de subir l'Education Nationale. Mais la prise en compte de ces problèmatiques intègre selon moi pleinement la mission du contrôleur, et c'est à l'éducateur qu'il incombe d'y veiller. Je regrette les commentaires qui traduisent une fuite de l'instructeur devant des responsabilités qu'il a librement décidé d'exercer. Alors, quand on est saisis de demandes de conseils visant à faire respecter nos droits, (mettre en place notre propre projet pédagogique, du moment qu'il intègre la contrainte du socle commun), je ne peux que soutenir, car il y a un risque réel que le contrôleur intervienne en voulant nous contrôler à partir de son propre référentiel pédagogique, et non à partir du nôtre. Mais quand j'observe des demandes ou des commentaires visant selon moi davantage à tenter de se soustraire au contrôle, plutôt que de veiller à ce qu'il en ressorte la réalité pédagogique, je tique. Et c'est là où moi je m'interroge sur l'exemple que fournissent ces parents à leurs enfants. Quand on choisit librement d'assumer des responsabilités, il est plus responsable selon moi de les assumer que de les fuir. |
| | | laetitiaA
Nombre de messages : 193 Date d'inscription : 18/06/2010
| Sujet: Re: contrôle fait Lun 9 Juil - 15:16 | |
| en effet, il y a beaucoup de passage sur ce forum ,ce qui s'explique facilement par ses objectifs d'information générale, de premiers contacts avec l'IEF ; en général, une fois lancées dans l'IEF, un certain nombre de familles fréquentent moins ce type de forum ; il y a celles qui continuent à venir pour échanger avec les "nouveaux", partager leur expérience pour alimenter les échanges , celles qui intègrent d'autres réseaux plus "spécialisés" ;
concernant les contrôles, cela me paraît inévitable évidemment de tenir compte du fait que la personne qui procède aux contrôles n'est pas neutre, qu'elle arrive avec son "bagage EN", cela fait partie des données de départ ; à partir de là, je fais le choix réfléchi de démarrer l'entretien sur une base de dialogue, en ayant à l'esprit mes objectifs et ceux de mon interlocuteur, pour ne pas me laisser "embarquer" dans des chemins que je ne souhaite pas ;
Jean-Philippe , ce que tu décris d'un contrôle uniquement dans l'intérêt de l'enfant serait en effet idéal, malheureusement la réalité est souvent bien différente; je suis d'accord avec l'idée que le parent qui s'engage dans l'ief doit être capable de mettre en place un projet pédagogique, qu'il devrait logiquement pouvoir présenter lors du contrôle : d'une part, ce n'est pas aisé pour tout le monde de le mettre en forme, et d'autre part, l'IA n'a pas toujours (loin de là...) l'ouverture d'esprit pour accepter un projet différent de celui proposé par l'EN, et c'est bien là que les difficultés apparaissent !! différence de référentiel pédagogique dont tu parles ...
pour ce qui est de l'attitude de chercher à se soustraire au contrôle, de se "bouger" au moment du contrôle, on l'observe régulièrement au sein de l'asso, un appel ou un mail la veille du contrôle, en urgence, et puis plus rien ... à chacun sa façon d'aborder les situations, même si personnellement, çà me pose quelques questions ... | |
| | | Zaou
Nombre de messages : 71 Date d'inscription : 24/06/2012
| Sujet: Re: contrôle fait Lun 9 Juil - 19:27 | |
| - Citation :
- Normalement, l'éducateur a du faire son choix en connaissance de cause, et s'il a décidé de s'approprier l'instruction, c'est parce qu'il s'en sentait capable. A partir de là, pourquoi devrait-il craindre un contrôle pédagogique ?
Parce que même en s'en sentant capable, et en étant capable, on peut être jugé négativement pour toutes sortes de raison. (blocage face à l'ief, non ou mal compréhension des enjeux des pédagogies alternatives ou du unschooling, non ou mal compréhension des besoins spécifiques à l'enfant etc...) Les injustices existent, on l'a vu en tant qu'élève, je l'ai vu (et d'autres) en tant qu'enseignant, et certains le voient en tant que parents (j'espère que cela ne m'arrivera pas cela dit :p). Voilà d'où vient cette crainte. Que la personne qui vient faire le contrôle nous juge négativement, et elle peut le faire quel que soit nos capacités et nos réussites. Ça arrive. | |
| | | Lolarose
Nombre de messages : 56 Date d'inscription : 22/06/2012
| Sujet: Re: contrôle fait Lun 9 Juil - 19:29 | |
| Bonjour Jean-Philippe, La problématique que tu mets en avant, j'avoue que j'y ai souvent songé également en découvrant les témoignages ou les appels au secours des uns et des autres, leurs inquiétudes, leur besoin d'être conforté, rassuré etc.... Oui, je suis bien entendu d'accord avec toi, il y a un non-sens... du moins, en théorie. Ton raisonnement est totalement logique, certains parents te diraient justement: d'une logique implacable, voire impitoyable! Oui, dans la logique des choses, les parents qui décident de déscolariser (ou de ne pas scolariser du tout) leur enfant devraient en tout état de cause mener au préalable une réflexion, s'inscrire dans une démarche bien pensée, bien structurée.... et ne pas craindre quoique ce soit émanant de qui que ce soit. Maintenant, à mon tour de prôner une forme de modération.... nécessaire. L'ennui, c'est qu'il y a de nombreuses voies menant à l'IEF. Pour ma part, notre cas est finalement "idéal": une conviction, un raisonnement mené ensemble, de concert (mon mari et moi), un carafon d'enfer (qui nous permet de ne pas nous laisser conter fleurette par les langues de fiel), la chance de pouvoir nous organiser (en tant que professions libérales), certainement également un intellect, des capacités de discernement qui nous permettent de ne pas avoir de "complexes" et de ne pas douter de nos aptitudes respectives, ainsi que quelques prétentions en matière de "savoir se défendre". En ce sens, je considère que la voie qui nous a mené à l'IEF est naturelle, limpide, sans souffrance, sans hésitation, sans confusion, et nous sommes ma foi plutôt confiants (force tranquille). Je n'en suis pas encore au stade des contrôles, mon fils étant encore trop jeune (trois ans et demie), mais je ne les redoute pas et ne chercherai sans aucun doute pas à m'y soustraire. J'y vois une forme de défi à relever et, soyons honnête, si ces contrôles permettent de mettre en avant le fait que nous ayons fait le bon choix (ou non), et adopté les méthodes adéquates, dans tous les cas je considère qu'ils nous seront enrichissants. Mais (car il y a un mais) tous les parents qui en viennent à l'IEF ne disposent pas de tous ces "atouts", de cette même "fluidité". Par exemple, de nombreux parents, eux-mêmes ayant été cuisinés et longuement mijotés à la sauce EN, en arrivent à déscolariser leur enfant parce qu'à la base, il y avait un vécu douloureux, une expérience traumatisante, aussi bien pour l'enfant que pour ses parents. L'exemple de Meydey entre dans ce cas précis, mais il y en a tant d'autres! Ne s'étant pas particulièrement préparé à cela, ayant parfois pris cette décision davantage par ras le bol, voire par dégoût pour le système EN, ou par instinct de protection de leur enfant (un enfant qui va mal..... va vraiment mal dans certains cas).... beaucoup de parents, même s'ils adhèrent à l'IEF, ont peut-être (je dis bien "peut-être") le sentiment de le "subir" dans un premier temps. Auraient sans doute préféré que les choses "roulent", ou trouver une école différente pas loin de chez eux... On oublie la force du conditionnement, dont de nombreux parents IEF paraissent encore subir l'influence: une vraie pression sociale, véritable égrégore généré par la quantité de personnes adoptant l'EN sans se poser de questions, parce que "tout le monde est allé à l'école, tout le monde y va"... la famille, l'entourage direct ou non. C'est un fait: tous les parents ne sont pas dotés de la même force de caractère, ni de la même aptitude à se défendre et à faire valoir leurs idées, ni de la même confiance en eux, ni du même bagage scolaire (études, formations, niveau)... ni même du même degré d'entendement. En outre, lorsque j'évoque autour de moi notre choix d'IEF, outre certaines réactions méfiantes ou hostiles, beaucoup de gens, souvent, me disent l'air éberlué: "Mon Dieu, moi j'en serais pas capable! Je ne suis même plus en mesure de faire une équation!". Comme quoi, le "complexe" ou la conscience de ses faiblesses peuvent être bien enracinés dans le mental des individus.... Lorsque je les interroge en leur disant "et si, par exemple, ton gamin avait un problème très grave à l'école et qu'il développait une phobie scolaire, une phobie sociale etc... que ferais-tu?"... on me répond tout de même souvent que dans ce cas-là... "peut-être bien que......"... en même temps qu'on admet "des peurs, des inquiétudes", toutes légitimes et compréhensibles. Je pense cependant qu'il s'agit de les surmonter et de tout mettre en oeuvre, ensuite, afin de vivre l'IEF de façon aussi sereine que possible, j'ai presqu'envie d'ajouter: de manière aussi "saine" que possible (démarche pédagogique, efforts déployés afin d'instruire son enfant d'une manière constructive, sérieuse, rigoureuse etc...). Mais peut-être que ces fameux contrôles ravivent ces peurs chez pleins de parents, les ébranle dans leurs certitudes et leur confiance en eux. L'homme est ainsi fait, il est branlant et précaire... il ne faut pas l'oublier. Ce peut être également un atout: une incitation à faire au mieux, à étoffer son discours, à se remettre en questions pour le meilleur, du moins pour le bien de son enfant, comme ici dans le cas de l'IEF. Je te rappelle que l'EN est très forte, d'ailleurs, lorsqu'il s'agit de mettre en avant qu'un parent doit pouvoir rester à sa place de parent, et ne pas remettre en cause ou en question le statut de l'enseignant. J'ai déjà entendu des enseignants clamer que "des parents qui ont la prétention de pouvoir instruire leurs enfants... sans avoir bénéficié de la même formation, d'un Bac + quelque chose.... que c'était bien le signe que quelque chose ne tournait pas rond, que les parents ont tout de même de sacrées prétentions en la matière etc". Et en effet, de nombreux parents manquent de confiance en eux, en leur aptitude à guider leurs enfants, à veiller sur eux, à se montrer à la hauteur, à les instruire.... et je pense que cela n'est pas condamnable ou "jugeable" pour autant, Jean-Philippe! Ce forum, par exemple, permet également à beaucoup de personnes de se fortifier d'une manière ou d'une autre: que ce soit sur le plan des textes de lois, ou encore du partage d'expérience sur le plan pédagogique etc.... et parfois, ai-je remarqué en lisant certaines interventions, de permettre à des parents, carencés par exemple sur le plan des arguments, de puiser en la verve des autres de quoi s'inspirer. L'individu ne peut pas se suffire à lui-même, il a besoin des autres: de leur expérience, de leurs connaissances, de leur courage, parfois, de leur reconnaissance..... Tu en as d'ailleurs fait toi-même l'expérience puisqu'il y a quelques temps, j'ai lu l'une de tes interventions, très intéressante, concernant la notion de "socialisation" (et les autres): une réflexion rondement menée, dont j'ai apprécié la clarté et l'effort qui sous-tendait ton propos de manière à le rendre accessible et rigoureux. Une maman, qui t'a lu, était heureuse, je crois, parce qu'à court d'arguments ou de capacités à s'exprimer de la même façon, elle avait là de quoi "se défendre" à son tour dans l'éventualité que ce sujet soit mis sur le tapis, les gens ayant souvent peur d'être pris en défaut, de ne pas savoir valoriser leur position, ou juste la "faire passer". J'ai trouvé ça d'ailleurs touchant parce qu'il me semble qu'elle disait avec candeur et sincérité que cela avait donné envie à cette personne d'apprendre ton "texte" par coeur. "Je regrette les commentaires qui traduisent une fuite de l'instructeur devant des responsabilités qu'il a librement décidé d'exercer." Ah non alors! Les parents qui ont des inquiétudes ou des peurs ne sont pas des "instructeurs qui fuient leurs responsabilités"./..... n'exagérons rien. Un peu de souplesse que diable. En tant qu'homme expérimenté en matière de psychologie, tu connais sans aucun doute l'importance des mécanismes qui sous-tendent le rapport de l'être humain à lui-même et au monde: leur subtilité, leur méli-mélo parfois, leur complexité. Et la nécessité, dans notre rapport aux autres, de nous positionner dans une recherche constante de MESURE et, sans aucun doute, de FLEXIBILITÉ: avec les gens, avec nos enfants..... Certains parents ont effectué ce choix de manière plus volontaire et affirmée que d'autres, par conviction. J'en fais partie et je le redis, je considère que ma position est somme toute "confortable" et chanceuse, comparé à celle de parents qui ont eu l'impression que l'IEF est une option qui leur est "tombée dessus", par la force des choses ou au terme d'un parcours souvent douloureux et enclin à fragiliser le noyau familial, l'univers des certitudes. La notion de "choix" est toujours à prendre avec des pincettes.... je trouve. Idem pour les notions comme "responsabilités", "devoirs", "assumer", "exemple pour nos enfants". Je pense que les parents les plus en proie aux doutes ne sont pas pour autant bons à se faire tirer dessus... Aïe Aïe Aïe, ça peut faire mal! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: contrôle fait Lun 9 Juil - 23:22 | |
| Bonjour, - laetitiaA a écrit:
- ... et d'autre part, l'IA n'a pas toujours (loin de là...) l'ouverture d'esprit pour accepter un projet différent de celui proposé par l'EN, et c'est bien là que les difficultés apparaissent !! différence de référentiel pédagogique dont tu parles ...
Sur ce point précis, nous pouvons être impitoyables avec l'inspecteur. Nous disposons de la liberté d'instruction, j'ai au moins une décision du Conseil Constitutionnel clairement en ce sens, et surtout, la jurisprudence que j'ai parcourue était clairement orientée dans ce sens. Donc, socle commun, ok, point barre. Selon moi, soit l'inspecteur adopte et évalue notre projet pédagogique, dans une optique socle commun, et en vérifie la mise en oeuvre sur l'enfant s'il le souhaite, et nous n'avons pas à protester. Soit il fait référence d'une manière ou d'une autre à un niveau E.N. par rapport à l'âge de l'enfant et ... Si c'est moi : rappel à la Loi illico. S'il a le malheur de ne pas immédiatement rétablir le tir, je le vire de chez moi aussi sec, et courrier d'incident à l'inspection académique, avec demande qu'on m'envoie quelqu'un qui sache ce qu'il a à faire ou qu'on ne m'envoie personne. Quelqu'un qui souhaite davantage la recherche de consensus pourra opter pour une gestion plus diplomatique, il pourra néanmoins être très ferme : sur ce point, nous n'avons aucune concession à faire, et rien à craindre à la saisie d'un juge, la situation juridique a été éclaircie sur ces questions, la jurisprudence est très claire. En fait, je serais très surpris que l'E.N. veuille re tenter sa chance à ce sujet ... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: contrôle fait Lun 9 Juil - 23:43 | |
| Bonjour, - Zaou a écrit:
- ...Voilà d'où vient cette crainte. Que la personne qui vient faire le contrôle nous juge négativement, et elle peut le faire quel que soit nos capacités et nos réussites. Ça arrive.
Oui, ça peut arriver. Je ne crois cependant pas qu'il faille partir dans l'esprit que ça va arriver. J'ai la conviction qu'une grande majorité d'intervenants sont de bonne foi, à défaut d'être toujours compétents, et que donc leur préoccupation première est l'intérêt de l'enfant. Et que donc dès lors qu'ils seront mis en présence d'un projet pédagogique un peu sérieux, ils seront rassurés, et ouverts à l'échange de points de vue et à la prise en compte des éléments déclarés. Evidemment, plus on dispose d'un projet pédagogique sérieux, et plus on peut attester de sa bonne mise en oeuvre, et plus on augmente les chances que cela se passe bien. Et si malgré tout ça se passe mal, et qu'on est cependant convaincu d'avoir raison, alors ... il faut se battre. Dans un espace de liberté, les possibilités sont nombreuses ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: contrôle fait Mar 10 Juil - 0:13 | |
| Bonjour, Je te suis sans réserve dans le constat de la chance que nous avons d'avoir opté pour l'auto instruction presque par confort, Lolarose, et j'entends bien que ce n'est certainement pas le cas général, loin s'en faut. Nous sommes là dans une recherche de circonstances atténuantes. Certes, mais il est des domaines dans lesquels je suis davantage versé à accorder des circonstances atténuantes, que dans le domaine de l'éducation et de l'instruction des enfants. j'aime les enfants. J'aime aussi les Hommes, même s'ils ont souvent beaucoup à se faire pardonner. Mais je crois que les enfants ont plus souvent besoin d'être protégés que les Hommes. - Lolarose a écrit:
- Ah non alors!
Les parents qui ont des inquiétudes ou des peurs ne sont pas des "instructeurs qui fuient leurs responsabilités"./..... n'exagérons rien. Un peu de souplesse que diable. Un peu de souplesse ne m'effraie point. Même si ce n'est qu'un peu, qu'un petit peu, qu'un tout petit peu qu'un instructeur conteste les modalités d'un contrôle par lâcheté ou fainéantise, je maintiendrai mon discours quand même, considérant que ce même qu'un tout petit peu est déjà de trop, et à dénoncer sans concession. Car ... - Lolarose a écrit:
- La notion de "choix" est toujours à prendre avec des pincettes.... je trouve. Idem pour les notions comme "responsabilités", "devoirs", "assumer", "exemple pour nos enfants". Je pense que les parents les plus en proie aux doutes ne sont pas pour autant bons à se faire tirer dessus... Aïe Aïe Aïe, ça peut faire mal!
Oh ça oui, la notion de choix est à prendre avec des pincettes. Je pourrais discourir des heures à ce sujet, mais ça n'est pas le lieux. Il n'empêche que si j'interviens ici c'est dans l'espoir d'aider autrui, peu ou prou, j'ai été, et je resterai toujours, acteur social, acteur social de terrain, et pas qu'un peu. Et ce que j'en ai bien retenu, c'est qu'aider autrui, lorsqu'il est lâche ou fainéant, ne serait-ce même qu'un peu, ça ne consiste pas à l'encourager, et ce quel que soit son degré de responsabilité dans cet état de fait. Mais bien à lui dire qu'il est lâche ou fainéant, et qu'il n'a pas à en être fier. |
| | | Zaou
Nombre de messages : 71 Date d'inscription : 24/06/2012
| Sujet: Re: contrôle fait Mar 10 Juil - 9:57 | |
| - Citation :
- Oui, ça peut arriver.
Je ne crois cependant pas qu'il faille partir dans l'esprit que ça va arriver. Quand on a eu de mauvaises expériences au préalable c'est difficile. | |
| | | Lolarose
Nombre de messages : 56 Date d'inscription : 22/06/2012
| Sujet: Re: contrôle fait Mar 10 Juil - 14:30 | |
| Bonjour Jean-Philippe,
Bon, même si d'aucuns seraient tentés de te trouver sur le coup dur et "implacable", il n'empêche que ton discours est somme toute revigorant et qu'il confère à notre "choix", l'IEF, et même plus généralement à notre mission en tant que parents, toutes ses lettres de noblesse. J'entends dans ton raisonnement un principe que je défends quotidiennement, à travers mon existence, mon rapport aux autres, ou même mon travail (qui touche au domaine de la psychologie comportementale) : il s'agit idéalement de s'exercer à soi-même ce "principe" d' implacabilité et de traquer impitoyablement tout ce qui, en nous, est susceptible de constituer une carence. En gros, l'exercice permanent de la conscience (peut-être même pourrait-on dire: s'exercer continuellement à la conscience). Sur le plan de la constellation familiale (devenir parent, éduquer, instruire), je pense qu'il est impensable et inadmissible en effet de se lancer dans cette "aventure" la fleur au fusil. J'entends par là: rien que le fait de devenir parent implique un véritable questionnement quant à ce que l'on va apporter à l'enfant, comment on va s'y prendre, quelles sont les valeurs qui nous importent le plus et nous paraissent fondamentales, quelle est la meilleure direction à prendre.... Bref: l'importance de L'AXE. L'axe, en toute chose, n'est pas aisé à conquérir, il n'est pas inné ou naturel, il demande un effort, une recherche... continuels.
En ce sens, naturellement, ton discours, en lequel on perçoit de manière claire ton sens de la méthode ainsi que ton inclinaison à la recherche permanente..... ton discours, sans complaisance, constitue sans nul doute un outil précieux: pour toi-même, pour ta fille, pour tes proches.... et ici, sur ce forum.
J'évoquais cependant hier la nécessaire "mesure" et "flexibilité" parce que je suis convaincue que tous les parents optant pour la voie la plus difficile, celle de l'IEF (quoiqu'en pensent certains détracteurs), celle qui fait appel à la mobilisation de toutes nos ressources et de tous nos efforts dans l'objectif, finalement, de guider à 1000% nos enfants (le tout sur fond de lutte contre le corps social, cf tout ce que nous avons précédemment évoqué)...... tous ces parents, au-delà de la diversité des expériences et des chemins ayant mené à cette voie de l'IEF, ne font pas preuve ni de lâcheté, ni de fainéantise en contestant les contrôles. Je peux me tromper, mais selon tout ce que j'ai lu, ici ou ailleurs, la plupart des parents contestent le principe (le problème évoqué par Zaou) d'un projet évalué selon des critères EN, et de moults obstacles rencontrés dans ce cadre.
Peut-être, mais là, malheureusement, il s'agirait de "révolutionner le système", ce qui me semble peu plausible.... mais sans doute les parents vivraient-ils mieux ces fameux contrôles s'ils se déroulaient avec deux interlocuteurs, par exemple: l'un issu de l'EN et un autre d'une pédagogie "alternative", différente. Peut-être tout le monde n'entre t'il pas dans la même arène avec la même personnalité, force intérieure, détermination et conviction.... cela est même certain. Je te rejoins lorsque tu dis finalement qu'il ne s'agit pas de porter sur autrui, comme sur soi-même, un regard complaisant et, ma foi, totalement "estropié": il faut acquérir la force, tout au long de la vie, d'oser dire non (pour dire oui: à soi, à des valeurs en lesquelles on croit, des objets de lutte et de bataille qui nous paraissent nécessaires à entreprendre etc....). Mais c'est un apprentissage permanent, et il ne suffit pas de mettre un enfant au monde pour, soudain, c'est à dire spontanément, pouvoir prétendre acquérir tous les courages, toutes les forces, toutes les aptitudes. En revanche, je pense que la conscience AIGUE de notre importance (de notre rôle fédérateur) pour l'enfant, constitue un outil, voire une arme efficace: un moteur, un accélérateur et une porte ouverte sur ce champ de possibilités, un facteur prompt à permettre aux gens de se transcender.
Tu évoquais récemment la notion d'utilité, en t'interrogeant au sujet de l'utilité de ta participation ici, sur ce forum. Je pense que le rôle d'acteur social, sur le terrain, concerne tout groupement quel qu'il soit: et si ce forum a une utilité, je pense qu'elle réside avant toute chose dans le fait qu'elle confronte des individus, des expériences, des parcours différents, des carences ou des failles elles aussi différentes, et que ces échanges, dès lors qu'ils sont motivés par un réel désir de venir en aide à autrui, en même temps qu'ils reposent sur le respect et sur l'ouverture... ces échanges, alors, peuvent s'avérer pleinement constructifs sur le plan de la vision que tu défends: avec mes mots, s'exercer en permanence à la conscience et ce par le biais, en effet, et je trouve que tu as mille fois raison, d'une cause formidable, sans aucun doute l'une des plus importantes qui soit... celle de nos enfants, groupe social de demain. On ne devrait jamais sous-estimer l'importance (le caractère essentiel, fondamental!!!!) de cela: l'enfance et les nourritures, déclinées sur différents modes, que nous offrons à nos enfants. La "connaissance", par le biais de l'instruction, que nous prodiguons aux enfants, ainsi que les moyens ou méthodes d'accéder à cette connaissance.... nous rappelle qu'il faut "naître avec"... pour que puisse émerger quelque chose de valable et de pérenne. "Naître avec", cela revient aussi, je crois, à se placer en permanence dans une forme d'humilité et d'aptitude à donner un coup de pied dans l'univers fourmillant (et scolérosé, sclérosant) de nos certitudes, de nos recettes, de nos schémas quels qu'ils soient. C'est un peu une immersion dans l'inconnu, et je pense que vu comme ça, l'entraide et la mise en commun de toutes les ressources dont chacun dispose revêt vraiment un caractère primordial. C'est selon cette optique, en tous cas, que j'ai franchi le pas de m'inscrire ici et de participer à certains échanges.
Bon, sur un autre plan, la notion de "choix" (choix, responsabilités, libre-arbitre, volonté...) constitue ici (chez nous, avec mon mari) un sujet philosophique récurrent, et peut-être que ce serait en effet intéressant de lancer un sujet qui lui serait consacré dans une autre rubrique de ce forum? Bonne journée, Jean-Philippe, | |
| | | Lolarose
Nombre de messages : 56 Date d'inscription : 22/06/2012
| Sujet: Re: contrôle fait Mar 10 Juil - 15:49 | |
| Bonjour Zaou,
Je trouve ton regard à ce sujet d'autant plus précieux qu'en tant qu'enseignant, oui, tu t'es trouvé par excellence au coeur de ce système, et donc, témoin (voire victime, si j'ai bien compris) d'aberrations et d'injustices diverses. En ce sens, ton expérience ressemble beaucoup à celle d'un membre de mon entourage, qui souffre énormément de cet état de faits. Cependant, connaissant bien le système EN, et les mécanismes qui le sous-tendent, de manière souterraine, occulte... tu disposes de certains atouts (ou, si tu préfères, d'éléments qu'il ne tient qu'à toi de les permuter en atouts, en facteurs de forces). D'une certaine manière, tu peux opter pour une position des plus stratégiques... Un peu comme une stratégie de guerre.
Oui, une expérience (ou la succession d'expériences) malheureuse peut conditionner notre rapport à la "suite". Sur le coup, cela fragilise, cela ébranle.... mais je pense que le bien-être de nos enfants, et la conviction au nom de laquelle on opte pour une instruction différente... que cela vaut le coup de surmonter le ressenti négatif lié à une mauvaise expérience, de s'en servir comme un tremplin et de mettre en place un certain nombre de stratégies, de déployer par excellence son propre arsenal (méthodologie, pédagogie, structure etc). Les enfants ont besoin d'être entourés de parents "forts": humains, certes, dotés de faiblesses, comme tout un chacun, mais également enclins et disposés à les surmonter, à les "alchimiser". Un peu comme ce qu'on tente de leur inculquer, je crois, qu'on pourrait résumer ainsi: "les obstacles et les épreuves existent, "la vie ne convient pas aux êtres délicats" (Sénèque, un stoïcien), et il ne faut pas attendre que les choses changent: c'est à TOI de changer et de t'adapter à tout un tas de circonstances, de développer ta propre résistance, ton aptitude à être heureux et courageux".
Cela m'inspire en tous cas lorsqu'il s'agit de faire face à des situations pénibles, des expériences malheureuses. J'ai le sentiment que la vie, chaque jour, consiste en un rappel de "cela": une alchimie de soi, des événements. Non? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: contrôle fait Mar 10 Juil - 17:14 | |
| Bonjour, - Lolarose a écrit:
- Bon, même si d'aucuns seraient tentés de te trouver sur le coup dur et "implacable"...
Ils auraient raison, je me reconnais moi-même dur sur l'approche des questions débattues ici, et ceci tout simplement car c'est l'intérêt des enfants l'enjeu de ces questions. je crois qu'il est de l'intérêt des enfants que leur droit à une instruction soit vérifié, et je crois qu'il est de l'intérêt des enfants que la discussion à ce sujet s'établisse sur les bases les plus près de la réalité pédagogique possible, ce qu'une évaluation du niveau de l'enfant peut permettre, et donc je ne rejette pas par principe les évaluations de niveau, et m'interroge sur les motivations réelles de ceux qui y procèdent. J'aurais pu, pour plus de diplomatie, utiliser le concept de "facilité" en lieu et place de lâcheté et fainéantise, mais ces mots, d'une part, prennent pour moi mieux en compte les enjeux du débat, et d'autre part, la facilité se nourrit en l'espèce de la lâcheté de vouloir fuir la réalité du résultat de la pratique pédagogique évaluée, et la fainéantise d'espérer pouvoir éviter par ce moyen une éventuelle réorganisation du fonctionnement pédagogique concerné ... Egalement, on peut me trouver dur dans le traitement que j'infligerais à un contrôleur qui prétendrait m'imposer un référentiel E.N. pour son évaluation. Il me faut expliquer ma propre représentation de cette situation. L'Education Nationale est pour moi une vaste organisation nécessaire, car il y a quelques millions d'enfants à instruire en France, mais une organisation bien insatisfaisante, car les moyens qui lui sont accordés pour mener à bien sa mission la contraignent à opter pour une stratégie pédagogique de masse. Donc, pas une stratégie orientée vers l'individu, mais une stratégie orientée vers l'individu moyen. Et en outre, cette pratique de masse l'oriente préférentiellement vers l'usage d'outils pédagogiques qui s'avèrent aisés à employer collectivement, indépendamment de l'efficacité réelle des outils pédagogiques. Il résulte de ces contraintes que ce n'est pas l'institution qui s'adapte aux individus, mais que le principe est que c'est aux individus qu'il revient de s'adapter à la pédagogie de l'institution. Ce que les individus auront d'autant plus de mal à faire qu'ils seront éloignés de la moyenne d'un coté ou de l'autre, et que leur aptitude à s'adapter sur le plan pédagogique sera peu développée. Autant dire que quelqu'un éloigné de la moyenne et en difficulté d'adaptation pédagogique pourra perdre pas mal de temps durant sa scolarité obligatoire dans l'institution. Il sera simplement orienté par ses faibles résultats vers des exigences scolaires moindres en contrepartie d'abandon d'espérances sociales, sans pour autant être sûr de bénéficier d'une pédagogie adaptée à ses besoins. Revenons en à mon contrôleur qui souhaite m'imposer un référentiel E.N. Ce que faisant, il me prive de mon droit à faire usage de la pédagogie qui me semble adaptée à mon enfant, et il veut en outre m'imposer le carcan de l'instruction collective comme outil de lecture. Le plus grave est pour moi qu'en procédant ainsi, il révèle sa parfaite méconnaissance des mécanismes de base de la pédagogie, ce qui est un peu gênant chez un contrôleur pédagogique. Alors oui, dans ce cas, je réagirais durement. Dans l'espoir que ça le fasse réfléchir et qu'il se pose enfin les bonnes questions. Mais il serait trompeur de juger mon comportement à partir des seules questions débattues sur ce fil. Ma pratique pédagique rencontre du succès chez les 7/15 ans, pour lesquels j'ai beaucoup oeuvré dans le secteur des loisirs, or, il me semble qu'une pratique pédagogique qui leur convienne doive impérativement comporter une part non négligeable de souplesse dans les interventions. - Lolarose a écrit:
- J'entends dans ton raisonnement un principe que je défends quotidiennement, à travers mon existence, mon rapport aux autres, ou même mon travail (qui touche au domaine de la psychologie comportementale) : il s'agit idéalement de s'exercer à soi-même ce "principe" d' implacabilité et de traquer impitoyablement tout ce qui, en nous, est susceptible de constituer une carence. En gros, l'exercice permanent de la conscience (peut-être même pourrait-on dire: s'exercer continuellement à la conscience).
Ce principe m'évoque beaucoup de choses ; en effet, à coté de mes activités professionnelles qui me situaient comme un gestionnaire (gestion, organisation, management) j'entretiens une passion pour le comportement humain, qui m'a amenée à accumuler des connaissances en particulier dans quatre voies des sciences humaines, éthologie, psychologie cognitive, génétique et neurologie .... qui me font porter sur ce principe un regard très décalé par rapport à la moyenne. Quant à ma femme, enseignant chercheur aux frontières de la physique et de la chimie (elle est ingénieur en physique et docteur en chimie), ces questionnements ne l'épargnent pas non plus. Donc, on en discute ... - Lolarose a écrit:
- On ne devrait jamais sous-estimer l'importance (le caractère essentiel, fondamental!!!!) de cela: l'enfance et les nourritures, déclinées sur différents modes, que nous offrons à nos enfants.
La "connaissance", par le biais de l'instruction, que nous prodiguons aux enfants, ainsi que les moyens ou méthodes d'accéder à cette connaissance.... nous rappelle qu'il faut "naître avec"... pour que puisse émerger quelque chose de valable et de pérenne. "Naître avec", cela revient aussi, je crois, à se placer en permanence dans une forme d'humilité et d'aptitude à donner un coup de pied dans l'univers fourmillant (et scolérosé, sclérosant) de nos certitudes, de nos recettes, de nos schémas quels qu'ils soient. C'est un peu une immersion dans l'inconnu, et je pense que vu comme ça, l'entraide et la mise en commun de toutes les ressources dont chacun dispose revêt vraiment un caractère primordial. C'est selon cette optique, en tous cas, que j'ai franchi le pas de m'inscrire ici et de participer à certains échanges. Je ne peux me représenter l'éducation d'un enfant que comme une aventure. Aventure de ce qu'il est, d'abord, à la base, génétiquement. Mais surtout aventure de l'éducation elle-même. Eduquer un enfant revient pour moi à le préparer afin qu'il trouve une place la plus satisfaisante possible pour lui dans la société dans laquelle il vivra. Mais dans quelle société vivront nos enfants ? Rien qu'à ce sujet, j'ai de gros doutes, la représentation qui est mienne des dix à quinze prochaines années est redoutable ; je ne crois pas que nos enfants vivront dans le même monde que nous, et je crains beaucoup la transition à venir entre ces différents mondes ... C'est une des raisons de mon choix de l'instruction à domicile. Mon contenu pédagogique est susceptible d'évoluer beaucoup plus vite que ne le pourrait celui de l'E.N. en cas d'évolutions rapides. |
| | | Lolarose
Nombre de messages : 56 Date d'inscription : 22/06/2012
| Sujet: Re: contrôle fait Mar 10 Juil - 21:59 | |
| Bonsoir Jean-Philippe,
Je viens de découvrir ton message et il soulève tant de choses que cela constituerait l'opportunité d'un nouveau message-fleuve.....! Je trouve en tout cas cet échange passionnant. Comme toi, je voue une véritable passion à tout ce qui touche le comportement humain, et les disciplines que tu cites font partie de mes "dadas" de prédilection. J'y ajouterai juste la mémétique, découverte il y a peu de temps, une sorte de pendant au mimétisme de René Girard: à mes yeux, des mines d'or!
"Mais dans quelle société vivront nos enfants ? Rien qu'à ce sujet, j'ai de gros doutes, la représentation qui est mienne des dix à quinze prochaines années est redoutable ; je ne crois pas que nos enfants vivront dans le même monde que nous, et je crains beaucoup la transition à venir entre ces différents mondes ..."
Tu touches par excellence à ce qui nous a profondément motivés, mon mari et moi. La conscience que les choses changent et que l'IEF permet également de proposer à nos enfants une voie différente et certainement plus adaptée selon le "but" que nous souhaitons leur permettre d'atteindre: comme tu le résumes très bien, "trouver la place la plus satisfaisante possible pour lui dans la société dans laquelle il vivra". Vu comme ça, notre entourage, lorsque nous évoquons ces problématiques, sont souvent pris de malaise et nous trouvent "flippants". A nos yeux, ce qui l'est, c'est de ne pas vouloir voir à quel point il est difficile pour un individu de trouver sa propre place dans cette grande Mécanique Sociale. Il suffit de regarder autour de toi.... partout.... Mais la plupart des gens sont.... ENDORMIS, mis en veilleuse. Inconscients (d'où l'importance, selon moi, de l'exercice à la conscience, et de la nécessité de l'implacabilité... je pourrais en parler des heures, mais le lieu est-il bien choisi?).
Lorsque tu évoques la "pédagogie de masse", me revient le sempiternel débat au sujet de la courbe de Gauss (ou distribution gaussienne). En management, on a dû t'en parler: j'ai découvert ce "concept" en me penchant sur la notion d'intelligence (ayant été étiquetée "surdouée" suite à des tests, et donc ayant été amenée à me pencher sur tout un tas de domaines en rapport avec cela).
"J'aurais pu, pour plus de diplomatie, utiliser le concept de "facilité" en lieu et place de lâcheté et fainéantise, mais ces mots, d'une part, prennent pour moi mieux en compte les enjeux du débat, et d'autre part, la facilité se nourrit en l'espèce de la lâcheté de vouloir fuir la réalité du résultat de la pratique pédagogique évaluée, et la fainéantise d'espérer pouvoir éviter par ce moyen une éventuelle réorganisation du fonctionnement pédagogique concerné ..."
Je suis bien forcée d'admettre qu'au-delà la forme, les mots employés, le fond est d'une pertinence totale. Il incite à un tirage vers le haut.... et je relève que l'être humain n'y est que très peu favorable ou du moins, malheureusement, très peu rompu ou préparé à cet exercice précis: toujours ce besoin d'être rassuré, pardonné, conforté, "arrangé".... Mais aussi: guidé et fortifié. On me demande souvent ce que j'attends de ce "choix" d'IEF, et il me vient surtout ces idées justement: de permettre à mon enfant de se développer au mieux sur le plan de la connaissance, de l'éveil au monde et à ses rouages, de lui permettre de "s'élever" dans un sens qui m'est, je l'admets, tout à fait personnel. Lorsque je songe au monde dans lequel nous nous trouvons, un monde à l'aube d'autres mondes, il me semble que plus que jamais, la "force" va provenir de l'individu (pour sa survie, son adaptation), et que le "groupe" prôné par le corps social (véritable pression, égrégore de "folie") ne constitue qu'en un formatage d'enfants, futurs individus, qui vont se trouver dans l'incapacité totale de subvenir à leurs besoins sur les plans les plus vitaux. Je ne parle pas d'argent, mais de la capacité à raisonner, à remettre en cause, à construire pour de vrai, à être forts et courageux, équilibrés, en harmonie avec eux-mêmes et "le monde" justement. J'ignore si mes mots sont assez clairs, ce n'est pas toujours évident de partager ces idées en les formulant d'une manière idéale. Mais.... il paraît que ce propos, que je tiens, que mon mari tient, est empreint de pessimisme! Non, aucun d'entre nous ne le conçoit ainsi. Tout simplement, nous avons le sentiment que la "pédagogie de masse" dont tu parles tend vers l'annihilation ou la négation de la conscience ( à travers celle de l'individualité) et qu'il y a bien derrière tout ceci une volonté consciente... une motivation. Laquelle? Je l'ignore, et ne suis pas en mesure d'apporter un réel éclairage. Mais au-delà de cela, j'ai le sentiment que l'IEF permet à mon enfant d'échapper à ce climat, à cette "vague".
A parents décalés..... enfant décalé! Mais peut-être plus "centré" que jamais, non?
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| | | mari
Nombre de messages : 679 Localisation : Sud Drôme Date d'inscription : 02/06/2008
| Sujet: Re: contrôle fait Mer 11 Juil - 6:58 | |
| - Jean-Philippe a écrit:
Est-il "normal" que ce soit au moment du contrôle que surgisse cette angoisse ? J'en doute personnellement. A la base, il y a un choix de l'éducateur, celui de procéder à l'instruction de l'enfant en lieu et place de l'Education Nationale, laquelle y procède le plus souvent, en accord avec les dispositions de la Loi. C'est à ce moment là, selon moi, que l'éducateur doit s'interroger sur sa capacité ou non à assumer principalement l'instruction de son (ses) enfant(s). C'est là que la peur aurait une place légitime. Lorsque arrive l'inspecteur de l'Education Nationale, que vient-il (théoriquement) faire ? Il vient évaluer l'aptitude de l'éducateur à mettre en place un projet pédagogique visant à l'obtention du socle commun par l'enfant, et la bonne mise en oeuvre de ce projet. Pardon, j'ai pas le temps de faire de l'extensif là, il est super tard chez moi, mais là on oublie une donnée essentielle! On n'a pas peur parce qu'on se sent incapable d'instruire ses enfants, non! On a peur parce qu'en face, on a des gens souvent incapables de remettre LEUR système en question ; le problème du contrôle, il est là! Les familles qui ont eu maille à partir avec l'EN dernièrement -tout le monde l'a vu dans tous les journaux- sont des gens qui instruisent leurs enfants, mais qui sont tombés sur des inspecteurs qui ont refusé d'envisager autre chose que le programme scolaire, et ce au mépris de la loi. Comment alors ne pas s'inquiéter? Comment ne pas se raidir quand on sait que sur simple dénonciation, c'est des mois d'enfer qui nous attendent... Notre inspecteur est un homme bien, mais des cons, y'en a aussi et des familles en font les frais! Les contrôles, en effet, c'est pas grand chose quand on a un enfant "scolaire" et je vais sûrement pas jeter la pierre à ceux qui veulent juste qu'on leur foute la paix... mais c'set un luxe que tout le monde n'a pas, et si je m'amuse à accepter que mon ptit dys passe les évals CE1, je vais au casse pipe moi! Donc j'ai pas le choix, faudra se battre... et finalement, je préfère je crois | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: contrôle fait Mer 11 Juil - 23:14 | |
| Bonjour - Lolarose a écrit:
- ... Comme toi, je voue une véritable passion à tout ce qui touche le comportement humain, et les disciplines que tu cites font partie de mes "dadas" de prédilection. J'y ajouterai juste la mémétique, découverte il y a peu de temps, une sorte de pendant au mimétisme de René Girard: à mes yeux, des mines d'or!
De mon coté, ma représentation principale consiste en un Homme produit de l'évolution ; Le processus de l'évolution du vivant est abouti depuis une quarantaine d'années, et largement validé par l'éthologie, dans ce qu'on appelle aujourd'hui la théorie de la sélection de parentèles. Dans cette représentation, chaque comportement non pathologique se comprend comme une optimisation par l'individu de sa transmission génétique. A l'intérieur de cette lecture, c'est sa mise en oeuvre, par la psychologie cognitive au niveau des processus cognitifs, ou par la neurologie au niveau organique, que jai cherché à étudier. Mais il est vrai que beaucoup d'autres approches sont possibles. - Lolarose a écrit:
- ..."flippants". A nos yeux, ce qui l'est, c'est de ne pas vouloir voir à quel point il est difficile pour un individu de trouver sa propre place dans cette grande Mécanique Sociale. ..
Je partage tout à fait, mais c'est une réalité dans notre monde d'aujourd'hui. je crains que les difficultés rencontrées par nos enfants soient d'un autre ordre. Je suis un gestionnaire de bon niveau, et ce qu'on découvre en étudiant d'un peu près en matière économique l'état du monde aujourd'hui est ahurissant. La civilisation industrielle, dans laquelle nous sommes nés et avons toujours vécu, est à l'agonie et près de la phase terminale. La civilisation industrielle est très liée à la mise en oeuvre de nouvelles énergies, charbon puis pétrole, qui ont rendu marginal dans le coût d'un produit les frais liés aux transport. Sur cette base, la mondialisation a pu s'opérer, avec production en grandes séries aux lieux à plus faible coûts. Aujourd'hui, le pétrole reste l'élément le plus stratégique du fonctionnement économique. Mais nous avons épuisé les gisements les plus faciles d'exploitation, si bien qu'aujourd'hui il nous faut aller chercher du pétrole en des lieux où il coûte cher. Il en résulte qu'aujourd'hui, le prix du pétrole est trop élevé pour permettre la continuité de notre fonctionnement économique. Le problème n'existe pas que sur le pétrole, mais sur beaucoup de matières premières nécessaires à notre fonctionnement économique. Résultat, au cours des 30 dernières années, la croissance économique mondiale est passée progressivement de plus de 4% par an à moins de 1% (en lissant sur trois/quatre ans). En fait, nous approchons de la bascule. L'année 2008 a vu une récession de 2%, la mécanique a pu être relancée, mais arrive au bout (endettement généralisé) et ce n'est plus qu'une question d'années pour que l'on bascule en récession définitive. Le problème n'est alors plus économique mais devient social, et les perversités de nature systémiques font froid dans le dos. (Le cas de la Grèce illustre bien, alors même qu'ils sont largement aidés ...). Tous nos modes de fonctionnement économique et sociaux sont condamnés à court terme. Aucune alternative au pétrole n'est encore connue, il est donc trop tard pour éviter de très importantes remises en cause. J'ai lu que les décroissants étaient bien représentés parmi les familles instruisantes, c'est un choix probablement judicieux. Décroissants, nous le serons bientôt tous, de gré ou de force. Faire le choix d'un grand potager aujourd'hui permettra peut-être de se faciliter la vie demain. - Lolarose a écrit:
- nous avons le sentiment que la "pédagogie de masse" dont tu parles tend vers l'annihilation ou la négation de la conscience ( à travers celle de l'individualité) ...
Ma propre représentation est moins critique. Je vois la pédagogie industrielle comme une alternative à la pédagogie des élites qui l'ont précédé dans toute l'histoire de l'humanité. La pédagogie des élites consistait à concentrer le savoir sur ceux supposés être les mieux à même de le faire fructifier. Les retombées pour le reste de la société dépendant de la politique sociale de ses mêmes élites au pouvoir. La pédagogie de masse a assez peu modifié le système, puisque les élites se débrouillent assez bien pour continuer à bénéficier des (théoriquement) meilleures formations, je constate donc que c'est surtout l'accès à l'instruction à une bien plus grande partie de la population qui a été permis. Une pédagogie industrielle ne pourra jamais valoir une bonne pédagogie artisanale, mais je considère qu'une instruction industrielle c'est mieux que pas d'instruction du tout. Maintenant, pour nous qui pouvons jouir du droit de mettre en place une pédagogie non industrielle, profitons-en ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: contrôle fait Mer 11 Juil - 23:35 | |
| Bonjour, - mari a écrit:
- ...On n'a pas peur parce qu'on se sent incapable d'instruire ses enfants, non! On a peur parce qu'en face, on a des gens souvent incapables de remettre LEUR système en question ; le problème du contrôle, il est là!
Non, pour nous en France, le problème n'est pas là, puisque leur système, il n'ont en aucun cas le droit de nous l'imposer, et ils seront chez moi bien malvenus à simplement le citer. C'est le cas parce que la Loi et la Jurisprudence sont clairs sur ce point, et le problème se trouve plutôt du coté de l'aptitude plus ou moins grande des familles à faire valoir leur droit à une instruction libre. Le repère est chez nous un socle de connaissances auquel aboutir, mais ce socle est très général, ne peut donc être lu comme une exigence de résultat, et ne constitue donc pas un problème. Un contrôleur, en France, doit passer vérifier la réalité et la bonne mise en oeuvre d'une instruction. C'est tout. Maintenant, il y a un truc qui me gène un peu de la part des personnes qui refusent le référentiel E.N. lors des contrôles, non pour des raisons de principe, comme moi, mais parce qu'elles estiment que leurs enfants auraient du mal à "tenir la comparaison". Le référentiel E.N., pour les enfants qui ne présentent pas de difficultés particulières d'apprentissage, pour moi, c'est pas un Everest. C'est plutôt la deux-chevaux de la connaissance. je trouve donc, mais ce n'est que ma propre opinion, bien sûr, que ses parents ne sont guère ambitieux sur le plan pédagogique pour leurs enfants. Ne connaissant pas l'état du droit au Canada, ni celui de la Jurisprudence, je ne sais pas si le problème se pose de la même manière, mais mes propos sur ce forum concerne uniquement les familles instruisant en France. |
| | | mari
Nombre de messages : 679 Localisation : Sud Drôme Date d'inscription : 02/06/2008
| Sujet: Re: contrôle fait Jeu 12 Juil - 0:48 | |
| Pourquoi au Canada? Je ne suis pas Canadienne, je suis IEF tout ce qu'il y a de french! On parle de bien de la France là, et des Français qui ont fini avec une AEMO et une convocation chez le juge parce qu'ils ont refusé des tests directement basés sur le programme EN! Ils n'ont rien fait d'autre. Mais si en face ça s'acharne, même si tu es de bonne foi et que tu expliques que leur programme "il n'ont en aucun cas le droit de nous l'imposer, et ils seront chez moi bien malvenus à simplement le citer", si l'inspecteur te signale au procureur tu as droit à ton enquête sociale pendant des mois. Voir pire. Et oui, ça peut faire peur. Parce que la jurisprudence a beau exister, un signalement déclenche une avalanche d'ennuis, c'est un fait! Et même sans ça, s'il leur chante de te coller deux rapports négatifs parce que tu ne colles pas à tel ou tel point qu'ils estiment indissssspensaaaaaableuh et de décréter que tu dois rescolariser, ben tu te retrouves au tribunal avant d'avoir eu le temps de dire ouf... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: contrôle fait Jeu 12 Juil - 9:49 | |
| Bonjour,
Je suis perplexe à la lecture de votre message, Mari. Je ne sais pas ce qu'est une AEMO mais ça m'intéresse. Mais si en partant d'un contrôle pédagogique vous vous retrouvez avec une enquête sociale ça fait un peu fouillis.
'Ils ont refusé des tests directement basés sur le programme E.N." Voilà, par exemple, une phrase extrêmement ambigüe, qui ne me permet pas de savoir qui a le plus de chances de sortir du tribunal avec le sourire. En effet, tous les tests d'évaluation de l'Education Nationale évaluent des connaissances transmises par l'E.N., et peuvent donc être décrits comme "directement basés sur le programme E.N.". On s'en fiche, ce n'est pas le problème. Le problème, c'est l'usage qui a été fait de cet outil d'évaluation. En premier lieu, l'enfant pouvait-il comprendre ce qu'on attendait de lui ? Si ce n'était pas le cas, une explication préalable a du être mise en place. Mais surtout, le contenu évalué l'était-t-il car faisant partie du programme pédagogique sensé avoir été mis en oeuvre par l'instructeur, ou en référence à un "niveau" E.N. ? Dans le premier cas, refuser l'évaluation, c'est refuser au contrôleur les moyens de faire son métier. C'est mon interprétation, et il est très probable que ce sera celle du juge. Chacun fait ce qu'il veut, moi je ne m'y risquerais pas. Dans le second cas, le contrôleur délire. Non seulement je refuse le test, mais je vire le contrôleur de chez moi, je n'ai pas de temps à perdre à former les contrôleurs. Si on va voir un juge je n'ai à peu près aucun doute sur la décision que rendra celui-ci, et comme l'E.N. le sait aussi bien que moi, il est très peu probable qu'on aille voir un juge.
Si vous ne comprenez pas les logiques du contrôle pédagogique, vous avez raison d'avoir peur. |
| | | c2s
Nombre de messages : 38 Date d'inscription : 22/03/2012
| Sujet: Re: contrôle fait Jeu 12 Juil - 10:50 | |
| - mari a écrit:
- Jean-Philippe a écrit:
Est-il "normal" que ce soit au moment du contrôle que surgisse cette angoisse ? J'en doute personnellement. A la base, il y a un choix de l'éducateur, celui de procéder à l'instruction de l'enfant en lieu et place de l'Education Nationale, laquelle y procède le plus souvent, en accord avec les dispositions de la Loi. C'est à ce moment là, selon moi, que l'éducateur doit s'interroger sur sa capacité ou non à assumer principalement l'instruction de son (ses) enfant(s). C'est là que la peur aurait une place légitime. Lorsque arrive l'inspecteur de l'Education Nationale, que vient-il (théoriquement) faire ? Il vient évaluer l'aptitude de l'éducateur à mettre en place un projet pédagogique visant à l'obtention du socle commun par l'enfant, et la bonne mise en oeuvre de ce projet. Pardon, j'ai pas le temps de faire de l'extensif là, il est super tard chez moi, mais là on oublie une donnée essentielle!
On n'a pas peur parce qu'on se sent incapable d'instruire ses enfants, non! On a peur parce qu'en face, on a des gens souvent incapables de remettre LEUR système en question ; le problème du contrôle, il est là!
Les familles qui ont eu maille à partir avec l'EN dernièrement -tout le monde l'a vu dans tous les journaux- sont des gens qui instruisent leurs enfants, mais qui sont tombés sur des inspecteurs qui ont refusé d'envisager autre chose que le programme scolaire, et ce au mépris de la loi. Comment alors ne pas s'inquiéter? Comment ne pas se raidir quand on sait que sur simple dénonciation, c'est des mois d'enfer qui nous attendent... Notre inspecteur est un homme bien, mais des cons, y'en a aussi et des familles en font les frais!
Les contrôles, en effet, c'est pas grand chose quand on a un enfant "scolaire" et je vais sûrement pas jeter la pierre à ceux qui veulent juste qu'on leur foute la paix... mais c'set un luxe que tout le monde n'a pas, et si je m'amuse à accepter que mon ptit dys passe les évals CE1, je vais au casse pipe moi! Donc j'ai pas le choix, faudra se battre... et finalement, je préfère je crois d'accord avec ça ! | |
| | | meydey76
Nombre de messages : 91 Date d'inscription : 03/06/2012
| Sujet: Re: contrôle fait Jeu 12 Juil - 12:54 | |
| Une AEMO, Jean Philippe, c'est une action éducative en milieu ouvert. C'est est une mesure judiciaire, mise en place par le juge des enfants. Elle consiste en l'intervention à domicile d'un travailleur social et s'inscrit dans le domaine plus large de l'enfance en danger. Il s'agit pour l'acteur social de supprimer la notion de danger par une action éducative directement dans la famille, l'enfant étant gardé au domicile parental.
Pour ma part, lorsque les enfants vont à l'école, il y a bien des contrôles - des tests...et cela ne me choque pas le moins du monde. Nous mêmes en tant qu'adultes, dans certains métiers, nous avons l'évaluation annuelle par notre hiérarchie.
Je pense que l'ief est assez mise à rude épreuve pour que nous en rajoutions une tonne!
Je ne suis pas en train de dire que nous devons nous plier à l'EN en tout, si j'ai retiré mon enfant de l'école, c'est qu'en famille et en accord avec notre fils, nous avons estimés, et avec raison en plus, au vu de ce qui nous est arrivé, "qu'il y avait quelque chose de pas net" dans la prise en charge globale des établissements scolaires.
Maintenant, si l'inspecteur se pointe et se la joue "c'est comme ça et pas autrement, c'est moi qui décide", il y a de fortes probabilités qu'un courrier de ma part arrive illico presto sur les bureaux de ses supérieurs, voir même du ministre de l'EN. Maintenant, si l'inspecteur, dans le respect de nos choix et dans le respect de mon enfant, lui fait passer des tests...pour savoir où il en est dans sa progression scolaire, pourquoi fais-je m'y opposer? Comment effectivement l'EN peut-elle faire le point sur les savoirs de l'enfant, s'il lui est fourni l'enseignement dont il a droit, s'il ne lui fait pas passer un minimum de contrôles de connaissances? Il se pointe chez les familles en l'occurrence dans cette optique, si on ne lui permet pas de le faire, il est normal qu'il se pose des questions sur le pourquoi du comment de ses missions!
Encore une fois, je pense que vraiment personne, ne peut à l'avance, dire avec certitude, moi je ferais ainsi. Avant le contrôle, on peut se dire qu'il va pas la ramener monsieur l'EN, mais une fois que le contrôle a lieu, l'inspection peut bien se dérouler, alors pourquoi aller au "c'est la loi concernant l'ief"? Tout comme on peut se dire que ce jour là, on va se taire, mais que le contrôle virant au cauchemar, on mette un terme à la mascarade.
C'est pas évident, et tout ceci est bien compliqué, et reste du domaine du privé, c'est-à-dire de comment chacun vit - voit et sent les évènements. | |
| | | chris26
Nombre de messages : 73 Date d'inscription : 21/05/2011
| Sujet: Re: contrôle fait Jeu 12 Juil - 19:32 | |
| bonjour à tous !!! en réponses à vos questions mon fils à 10 ans. je n'ai jamais eue de contrôle au mois de juillet pour ma part !!!
je suis entièrement d'accord de ne pas accepter tout et n'importe quoi de l'IA, mais des fois on a pas trop le choix !!! faire l'Ief est déjà marginal au yeux des gens, mais si en plus on doit ce battre contre eux, je ne pense pas que ce soit la bonne solution !
je suis toute seule à faire l'ief dans mon village et me sens pas en force face à l'IA, il s'agit de mon enfant et je peux pas me permettre de prendre des risques inconsidérés !
j'ai pourtant tous les textes de lois avec moi, et l'inspecteur se réfère au socle commun et pourtant il y a des tests à la clés !!
et si je ne me trompe pas à 16 ans, il a un contrôle et il doit avoir un niveau égal aux élèves qui vont en classe ! donc même si il doit faire quelques exercices pour voir ou il en ai, je ne trouve pas cela trés grave, sinon comment faire.
bravo à ceux qui arrivent à faire respecter les lois et refusent les tests et autres !!! merci à toutes et tous, | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: contrôle fait Jeu 12 Juil - 20:21 | |
| Bonjour Chris26, - chris26 a écrit:
j'ai pourtant tous les textes de lois avec moi, et l'inspecteur se réfère au socle commun et pourtant il y a des tests à la clés !! Le problème n'est pas qu'il y ait des tests. Le problème est l'usage qui est fait de ces tests et la manière dont se fait l'évaluation. Le socle commun est un objectif général, non défini. Vous êtes libre d'instruire votre enfant comme bon vous semble, mais la Loi vous oblige à fournir une instruction, laquelle doit permettre d'arriver vers 16 ans à avoir étudié les sept domaines du socle commun. Dans un fonctionnement idéal, vous devez décrire au contrôleur le projet pédagogique de l'année en cours, votre pratique pédagogique, et en quoi votre projet en cours prend en compte les objectifs relatifs au socle commun. A partir de là, le contrôleur doit accepter ou critiquer votre projet pédagogique, s'il le critique, ce peut être uniquement parce qu'il pense que ce projet ne permettra pas la réalisation des objectifs du socle commun. C'est très discutable ... Ensuite, le contrôleur peut critiquer ou pas votre pratique pédagogique, mais s'il a accepté votre projet pédagogique, il ne peut critiquer votre pratique que s'il estime que celle-ci ne permettra pas d'atteindre vos objectifs pédagogiques de cette année. Enfin, il ne peut utiliser des tests de manière valide que pour vérifier la réalité de la pratique que vous avez décrite, et mesurer son efficacité. En dehors de cela, toute initiative de sa part est hors cadre, et peut donc être critiquée. - chris26 a écrit:
- et si je ne me trompe pas à 16 ans, il a un contrôle et il doit avoir un niveau égal aux élèves qui vont en classe !
A 16 ans, l'obligation légale d'instruction s'arrête, et les contrôles aussi. A 16 ans, au sein de l'Education Nationale, il y a des élèves qui ont un bac avec mention, et d'autres qui n'ont pas appris à lire ... - chris26 a écrit:
- donc même si il doit faire quelques exercices pour voir ou il en ai, je ne trouve pas cela trés grave, sinon comment faire.
Ce n'est pas grave si ces tests évaluent ce qui doit être vérifié, donc la réalité de l'instruction et la progression par rapport à votre projet à vous. En dehors de ce cadre, vous pouvez refuser en expliquant que vous acceptez que votre projet et votre pratique soit évalués, mais pas autre chose. A vous d'estimer l'intérêt de votre enfant au bout du compte ... |
| | | Tepi
Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 01/08/2010
| Sujet: Re: contrôle fait Ven 13 Juil - 0:23 | |
| [quote] - Jean-Philippe a écrit:
Ce n'est pas grave si ces tests évaluent ce qui doit être vérifié, donc la réalité de l'instruction et la progression par rapport à votre projet à vous. En dehors de ce cadre, vous pouvez refuser en expliquant que vous acceptez que votre projet et votre pratique soit évalués, mais pas autre chose.
Bonsoir et merci pour cette discussion très interessante où je me situais jusqu'à ce jour entre les mamans ayant répondu à ce post comme Chris et comprenant également les arguments de Jean-Philippe . Ce que vous citez ci dessus est exactement mon sentiment ce soir après avoir vécu mon premier contrôle . L'IA avait déclaré par tél venir sans évaluer les différents enfants et sans que nous ayons dit quoi que ce soit pour ou contre . Une fois sur place,la personne sort des fiches et nous annonce gentiment qu'il leur a préparés quelques exercices à faire d'un niveau X ( cad 2 classes supérieures à leurs niveaux en se basant uniquement sur leur année de naissance ... donc en rapport avec leur classe d'age alors qu'il avait été prévenu de leurs petits plus et niveaux hétérogènes sur environ 3 classes différentes en dessous de leur age ) Là je rejoins totalement ce que dit J-Philippe, je suis prête et accepte sans souci que mes enfants puissent être évalués par des tests MAIS par rapport à ce que j'ai mis en place, fait depuis deux ans et correspondant à ce qu'ils peuvent faire , sinon quel interêt ?. Non pour essayer de les comparer aux enfants du même âge et de la classe correspondante pour tenter de nous montrer qu'il y a un décalage car cela, nous le savons bien ... J'ai donc expliqué que nous envoyer quelqu'un pour tenter de nous donner un ordre d'idée quant à leurs niveaux ne nous apporterait pas grand chose puisque nous sommes les parents et bien placés pour le savoir et savons mieux que quiconque en les faisant travailler où ils en sont . Curieusement en voyant le travail fait dans les cahiers et la progression( donc constatation de l'instruction et de la progression ) , il a été admis qu'effectivement ce que je disais était juste et que le rapport ferait état de tout cela de façon positive apparemment . Maintenant , j'attends le rapport .... | |
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