L'IEF en acte !!

Bonsoir, je me suis déjà présentée il y a quelques mois, dans le but de déscolariser nos trois enfants (11/13 et 15 ans): parler de la desco, l'envisager, en rêver avec la famile, est une chose; passer à l'acte en est une autre!! Après notre décision, pour cette rentrée, qui semblait ferme et définitive l'été dernier, les enfants ont finalement eu peur de ce projet, et... sont retournés à l'école. Mais voilà, notre fils reproduit un nouvel échec "comportemental" au collège, malgré de "bonnes notes", : les professeurs ne peuvent plus faire cours avec sa présence, semble-t-il... Son hyperactivité est sans doute aucun ,"gênante". Il ne retournera donc pas au collège la semaine prochaine, le courrier est prêt.
Problème: nous avons annoncé cela à la famille (papy/mamie): quelle catastrophe!!! Notre fils est maintenant renié, ignoré tout à fait par ses grands-parents, et il en est très malheureux: l'idée, c'est qu'il perturbe l'ordre des choses: leur fille (moi) ne pourra pas reprendre sa profession (qu'ils aiment tant) dans l'immédiat.
Ceci est un point, que nous avons rapidement assumé ce jour...
Mais la petite soeur pleurait à l'instant dans sa chambre parce qu'elle veut aussi rester à la maison!! Elle avait vraiment envie d'entrer au collège, et l'IEF en tant que projet, semblait l'effrayer, pendant l'été. Nous avons le sentiment de les angoisser avec cette solution, qui nous semble la meilleure pour Clément .
Au secours!!! Je ne sais vraiment pas comment gérer les choses. Rque: Notre fille aînée, qui est entrée en seconde, est, elle, ravie: elle arrive à "nager" dans ce monde bruyant, et ne souhaite pas le quitter, ce que nous respectons.
Sde rque: pourquoi l'être humaine juge-t-il tant ses pairs???
Merci pour les coups de pouce...si vous avez des idées...

Bonjour Christine,
Je ne crois pas que vous perturbiez vos enfants avec cette décision, mais que l'élément perturbateur est le regard extérieur parfois lourd...
En ce qui nous concerne, c'est également quelque chose dont nous avions souffert et dont nous souffrons encore parfois... Pour certains, depuis notre décision, plus aucun intérêt pour les activités des filles, ce qu'elles apprennent, leurs amis... Mais au fil du temps d'autres ont fini par s'y faire, sans adhérer, simplement en tolérant.
J'ai fini par penser que de toute façon quelqu'un qui vous rejette sous prétexte que vous ne suivez pas le gentil petit chemin qu'il avait tracé pour vous n'est pas forcément quelqu'un avec qui il faut s'attarder. Facile à dire si on n'aime pas la personne en face, plus difficile lorsque les sentiments s'en mêlent. Alors forcément parfois ça fait mal. Mais lorsque je regarde mes enfants s'épanouir avec l'ief, lorsque je les vois elles et que je sens cette bouffée d'amour et cet instinct de vouloir ce qui est le mieux pour elles alors je parviens à avancer.

Maintenant les enfants peuvent également en souffrir et ce n'est bien évidemment pas facile... Pourtant si finalement vous faites ce choix et que vous en êtes satisfaits, il est probable que les enfants, accompagnés de votre amour, trouvent en eux la force d'y faire face. Et puis si cette solution permet enfin à votre fils de se poser, de ne plus avoir à se battre contre lui-même pour coller à un moule qui ne lui convient pas, il est tout à fait possible que celui-ci change et devienne plus posé, peut-être même en apparence plus "conforme au moule" et à ce moment là votre choix apparaîtra comme moins "contestable".

Quant à la dernière question... Parce qu'il est plus facile de juger autrui que soi-même ? Parce qu'accepter une autre vérité, c'est peut-être risquer de perdre ses certitudes si rassurantes et donc risquer de perdre pied ou simplement le contrôle ? Par peur ? Peut-être parfois même par amour, même si cet amour est mal exprimé ou bien a perdu en écoute de l'autre...

lysalys a écrit:

Je ne crois pas que vous perturbiez vos enfants avec cette décision, mais que l'élément perturbateur est le regard extérieur parfois lourd...

Oui, je suis du même avis. Une question/peur qui revient souvent de la part des autres, c'est "Mais vous allez vous marginaliser !?". Il faut quand même remarquer que ce ne sont pas les familles non scolarisantes qui se marginalisent, puisqu'elles ne font que modifier le mode d'instruction et ne remettent pas du tout en cause le fait de rencontrer leurs amis et de s'en faire de nouveaux, ce sont généralement les personnes qui font ou ont fait le choix de scolariser qui marginalisent les familles nonsco (par peur, par désaccord, etc.) en évitant de les rencontrer ou de discuter avec elles. C'est souvent l'entourage qui rend la non-scolarisation difficile à vivre, ce n'est pas le choix en lui-même. Il faut réussir à dépasser cela, même si ce n'est pas si facile. A un moment donné, soit ils reviendront vers vous (car ils se seront habitués, car ils auront observé que tes enfants s'épanouissent, ou parce que finalement ils ne trouveront plus cela si bizarre), soit ils ne reviendront pas mais d'autres personnes entreront dans votre cercle d'amis et de proches.

lysalys a écrit:

Quant à la dernière question... Parce qu'il est plus facile de juger autrui que soi-même ? Parce qu'accepter une autre vérité, c'est peut-être risquer de perdre ses certitudes si rassurantes et donc risquer de perdre pied ou simplement le contrôle ? Par peur ? Peut-être parfois même par amour, même si cet amour est mal exprimé ou bien a perdu en écoute de l'autre...

J'ajoute : parce qu'être confronté à un de ses enfants qui fait des choix différents, c'est parfois se sentir jugé et remis en question, même s'il n'en est rien puisqu'il s'agit d'un choix pour le présent et l'avenir et non de revenir sur un passé révolu. Et puis, en tant que grands-parents, montrer son désaccord fortement à son enfant (le parent actuel !), c'est aussi tenter d'affirmer encore son autorité parentale en dissuadant le parent d'agir non conformément à ce qui est attendu de lui. Les grands-parents n'ont pas à décider du mode d'instruction de leurs petits-enfants, ils n'ont pas non plus à décider de la vie active que se choisit le parent.