Bilan des deux premiers mois de désco

Bonjour,
Voilà, ça fait deux mois de déscolarisation pour mon fils.
Deux mois de hauts, de bas…
Le premier mois fut quasi idyllique, après une journée à s’observer, s’interroger, écarter certaines craintes et angoisses de part et d’autre, nous avions un plaisir fou à nous retrouver, à découvrir, à apprendre, à chercher et trouver des trucs qui fonctionnaient ou pas.
Pour sa dyslexie, j’avais trouvé deux ou trois méthodes pour apprendre à lire et écrire dans le plaisir, le jeu et qui fassent intervenir tous les sens.
Le premier mois fut aussi celui du lâcher prise pour mon fils, il a fallu quitter toutes les pressions, les remarques et la toute puissance de son ancienne enseignante. J’ai dû lui répéter maintes fois que celle-ci ne savait pas tout et qu’il y avait d’autres façons de faire, d’apprendre.
Et puis les journées passées dans les musées, Palais de la découverte et autres curiosités furent des délices.
Et un jour, un grain de sable s’est introduit dans cette belle mécanique…le doute !
J’ai commencé à douter de tout, tout le temps : mes compétences, l’aide que je lui apportais, la valeur de mes choix, son évolution.
Les gens autour de nous, pourtant pas malveillants, mais qui dans ces moments de doute savent ne pas réconforter : « Et la socialisation ? Et son niveau par rapport aux autres ? Et sa vie privée ? C’est pas trop fusionnel tout ça ? Comment apprendra-t-il à suivre les règles de la société ? Qui contrôle ses apprentissages ? », etc.
Bref, j’ai commencé à sombrer, nous sommes donc partis quelques temps prendre l’air, loin de la ville.
Depuis notre retour, je m’interroge beaucoup sur ma rigidité, ma vision d’ancienne bonne élève du système classique, ma volonté de suivre notre différence. J’essaie d’acquérir une bonne force morale pour faire face aux gens, sans agressivité, et exprimer mes convictions, qu’elle émane de nous naturellement.
Mon fils ne désire plus pour l’instant avoir à faire avec la lecture, en tout cas dans l’apprentissage, j’ai décidé de la laisser tranquille. Je sais, je sens, qu’il y viendra.
Il est très demandeur en ce qui concerne les sciences, les maths, la découverte du monde.
Avant de commencer à apprendre, je lui demande où il veut qu’on s’installe. Je ne le force plus à rester dans le bureau.
Et puis, on marche beaucoup dans Paris, on découvre les rues et tout ce qui en découle.
Il joue beaucoup, beaucoup, comme s’il avait été en manque de jeux.
Dans les parcs, la journée il joue avec des petits étrangers, en vacances en France.
Le parc à 16h30, il a du mal maintenant, il trouve ses copains trop violents, agressifs et énervés. On les invite plutôt à la maison, ou il va chez eux, les jours sans école.
On espère rencontrer d’autres enfants désco, pour partager.
Il a aussi beaucoup changé, il est plus posé, il ose se poser des questions, il s’est même transformé physiquement, il s’est « ouvert ». C’est étrange à dire.
Il apprécie bien plus ses activités extra scolaire.
L’organisation de la famille continue de se mettre en place, chacun essaie de trouver sa place.
On tente de laisser la pression sur le pallier, pour ne garder que le plaisir.
Mais je culpabilise encore de ne pas être aussi créative que certaines mamans qui construisent tout, sont très positives et énergiques.
J’espère ne pas avoir été trop pénible et longue.
Si vous avez des conseils, des idées à me faire parvenir, ou même des commentaires, n’hésitez pas, je rêve de partager mes doutes, craintes et bonheurs.
Merci

Toutes tes questions, je crois que nous nous les posons toutes.
Faire ce choix, c'est aussi pour moi faire face au doute car nous avançons sans filet et en cherchant la voie qui correspondra à notre famille, voie qui ne sera pas forcément celle empruntée par d'autres familles ief pourtant...
Certaines familles ont également besoin de quelques semaines pour trouver leurs marques, d'autres plusieurs mois et je pense que c'est bien normal.
Tu dis avoir peur de ne pas être assez créative, je ne me trouve pas encore assez créative et pourtant aux yeux de certaines mamans je le suis ! Pourquoi alors est-ce que je remets régulièrement en question ce que je fais ? Simplement parce que je veux le meilleur pour mes filles, parce que je suis comme toi, j'avance sans filet et que je sais malgré tout que certains m'attendent au tournant, parce que l'ief, c'est une formidable aventure, beaucoup de découvertes, mais aussi certains inconvénients : la peur notamment du manque de copains, peur qui se résoud lorsque les enfants finissent par avoir des amis non scos ou non.
Visiblement ton fils s'est déjà transformé, preuve s'il t'en faut que cette décision lui a été positive.
Maintenant tu n'as pas d'obligation d'être créative (même si chercher des jeux qui lui correspondent et l'éveillent, proposer des sorties, c'est déjà être créative), seulement t'autoriser à te tromper parfois, à te demander si vous pensez qu'il vaut mieux continuer et si oui, comment ? Tu tâtonneras encore un peu et puis d'ailleurs sans doute encore ensuite puisque l'enfant évolue . Mais être maman, c'est aussi douter et avoir envie du mieux pour nos enfants, non ?

Je vois pas bien en quoi ton supposé "manque de créativité" pose un problème... ? Qu'est ce que tu attends de toi-même? Qu'est ce que tu aimerais pouvoir faire?

Déjà tu as entrepris un tas de trucs en "juste" deux mois!! Enfin j'sais pas mais tu as trouvé des méthodes de lecture, vous sortez énormément, tu fais quand même semble-t-il beaucoup de sciences, ben c'est pas mal pour des débutants!!

Tu as pris en pleine face l'incompréhension des gens, la curiosité, les remarques, normal de se sentir déstabilisée Pour le reste je vois rien à redire.

Tu voudrais peut-être créer toi-même les instruments d'apprentissage? Donne toi le temps, pis si ça ne "vient" pas y'a des trucs tout faits très chouettes, ne te mine pas le moral pour ça alors que tu vis un truc génial d'après ton post!

Merci pour ces réponses.
C'est marrant, parce qu'après avoir rédigé mon message, j'ai pris conscience que je devais me faire confiance.
J'ai parlé avec mon fils de notre façon de faire. Depuis nous avons repris notre rythme et notre lieu de travail de janvier.
Avec sa dyslexie il a besoin d'un cadre précis de travail, selon ses propos, et d'un rythme régulier.
Et puis, vos messages m'ont rappelé que nous sommes tous différents dans notre façon de fonctionner et qu'il n'y a pas de bonnes ou mauvaises façons, tant qu'on est à l'écoute de son enfant.
Donc, merci de votre soutien et je vous lis beaucoup pour m'inspirer de vos techniques.
À bientôt.

c'est super!

j'aime bcp lire se genre de témoignage et franchement je n'y vois que du positif!